lundi 3 décembre 2007

Les relations France-Afrique

LES RELATIONS FRANCE AFRIQUE :

La France occupe, de par son histoire, un rôle de puissance régionale en Afrique. Dans la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique Subsaharienne dominent des préoccupations culturelles, géopolitiques et humanitaires avec certains intérêts économiques, miniers, pétroliers ou de soutien de firmes recherchant des niches.
1) Les investissements français en Afrique


-Selon le Ministère des Finances et de l’Industrie, pour l’année 2006 les échanges avec l’Afrique représentaient environ 5% des échanges internationaux de la France. La présence économique hexagonale en Afrique se résume autour d’une vingtaine de groupes moyens et grands. Parmi eux : Bouygues et Vinci (construction), CFAO (distribution spécialisée), Rougier (bois), Total (hydrocarbures), Castel (bière), Dagris (coton), la Compagnie fruitière, Bolloré et CMA-CGM (logistique et transport), Veolia (eau), Accor (hôtellerie), Air France, BNP Paribas, Société générale (banque)...
-L’implantation des entreprises françaises en Afrique se porte vers les bordures méditerranéenne, méridionale et orientale du continent, au détriment de l’Afrique de l’Ouest et centrale, plus pauvre, plus instable et moins peuplée. Dans certains pays, comme en Centrafrique, le retrait hexagonal est très marqué.
-L’Afrique détient, avec quelques 110 milliards de barils, 9,4 % des réserves pétrolières mondiales. Total, l’héritier d’Elf, lui-même réalise plus de la moitié de sa production quotidienne continentale – 813 000 barils équivalent pétrole (gaz compris), 30 % de son total mondial – au Nigeria et en Angola. Restant le premier opérateur international privé du continent, il se voit ainsi concurrencé par les Etats-Unis en Afrique francophone, comme au Tchad, et dans les nouveaux pays producteurs, comme en Guinée-équatoriale.
Au Cameroun, au Congo Brazzaville et au Gabon, le bois fait la fortune de Bolloré et de Rougier.
Au Niger, l’uranium est exploité par la Cogema, assurant plus de 50% de l’approvisionnement des centrales françaises.
Fait l’affaire également le commerce du diamant en Centrafrique, du gaz en Algérie, des phosphates au Togo et au Maroc.
Quant à Bouygues, il a réalisé 1,2 milliards de chiffres d’affaires en Afrique.
L’ex-Compagnie française d’Afrique occidentale devenue CFAO, rachetée par le groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR), a réalisé plus de 2 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2005, dont les trois quarts sur le continent africain où l’enseigne, leader dans la distribution automobile et pharmaceutique, est présente dans 36 pays à travers 127 filiales.
Le commerce des armes entre 1996 et 2003 est assez lucratif : l’exportation des armes de la France en Afrique a représenté 30 milliards d’euros (Dassault, Lagardère).

Il est cependant étonnant de voir le retrait des entreprises françaises dans des secteurs longtemps dominés, comme l’exploitation de l’eau ou le bois. Ceci se caractérise par le mouvement général de retrait des sociétés multinationales issues des pays en développement, au profit de l’Europe, des Etats-Unis et des grands pays émergents l’Asie, l’Inde et la Chine.

2) Aide Publique au développement

-Objectifs : Susciter la croissance et réduire la pauvreté dans les pays concernés et ainsi, atteindre les objectifs du millénaire pour le développement à l’horizon 2015.
-Le programme (solidarité à l’égard des pays en développement) mise en œuvre par le ministère des affaires étrangères, comprend des crédits de coopération bilatérale (dans les domaines culturel, scientifique, universitaire, de lutte contre la pauvreté et de gouvernance).
Une priorité est donnée à l’Afrique par le soutien dans la mise en œuvre d’une politique régionale par le biais du NEPAD.
-L’Afrique du nord reste un partenaire privilégié de la France dans le cadre du partenariat euroméditerrannée. L’aide française au Maroc pour la période 2007-2009 passera de 300 à 460 millions d’euros.

-Le programme « codéveloppement », mis en œuvre par le ministère de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement resserre les liens entre l’aide au développement et le contrôle des flux migratoires.
-Deux accords bilatéraux de codéveloppement et de gestion des flux migratoires ont été signés, respectivement, le 23 septembre 2006 avec le Sénégal, et le 5 juillet dernier avec le Gabon, tandis que des négociations vont s’ouvrir prochainement avec la République du Congo et le Bénin.
Notant qu’un décret du 21 juillet 2007, indique la création d’un compte épargne codéveloppement permettant aux étrangers présents en France d’investir dans leurs pays d’origine tout en bénéficiant des exonérations fiscales.

Principales orientations pour 2008

D’après le ministère des affaires étrangères, la politique d’aide au développement doit être plus stratégique, plus efficace et plus lisible. Elle doit chercher à atteindre des résultats concrets et visibles :
1) concentration des priorités sectorielles en Afrique comme la santé, l’éducation et la formation, et le développement durable ;
2) définir l’aide au développement en tenant compte du respect de la démocratie, de la règle de droit ainsi que la lutte contre la corruption, et privilégier l’aide aux projets concrets, visibles sur le terrain et directement utiles aux hommes et aux femmes qui vivent dans les territoires.
Dans ce cadre les moyens consacrés à l’aide bilatérale en Afrique demeurent importants : 85 millions d’euros pour les bourses, 335 millions d’euros pour l’aide projet.



3) La présence militaire française en Afrique

- 3 bases permanentes (« Forces françaises de présence ») : à Djibouti (3000 hommes), au Sénégal (1100) et au Gabon (750).
- différentes OPEX (« Opérations extérieures ») : les 2 principales (qu’on a tendance à considérer comme des forces de présence permanente) sont :- l’opération Licorne en Côte d’Ivoire (2400)
- l’opération Epervier au Tchad (1100)
Egalement : l’opération Aramis au Cameroun (50) ; l’opération Corymbe dans le Golfe de Guinée (100) ; l’opération Boali en Centrafrique (400).

-Accords militaires bilatéraux :
-accords de défense avec 6 pays africains : Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal et Togo.
-accords de coopération militaire (« Assistance technique militaire » ou ATM) avec beaucoup d’autres : Algérie, Bénin, Burundi, Centrafrique, Comores, Congo, Egypte, Guinée, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mali, Maroc Mauritanie, Niger, Rwanda, Tanzanie, Tchad, Togo, notamment à travers un réseau de 14 « Ecoles nationales à vocation régionale » (ENVR), et à travers des « Missions de coopération militaire et de défense » (MCMD) présentes dans chaque ambassade et des « Services de coopération technique internationale de police » (SCTIP).

-Présence française également dans le cadre de missions sous mandats internationaux :
-ONU (ONUCI en côte d’Ivoire, MONUC en RDC, MINUEE en Ethiopie et Erythrée).
-UE (AMIS au Soudan, EUSEC et EUPOL en matière de sécurité et de police en RDC, bientôt EUFOR Tchad/RCA, autorisé par la résolution 1778 du Conseil de Sécurité de l’ONU le 25 septembre 2007.
A noter que la France assumait la fonction de « nation cadre », parmi 18 nations participantes, lors de la première mission de maintien de la paix autonome de l’UE, sans utiliser les moyens de l’OTAN (opération Artémis en RDC en 2003) et fournissait 80% des effectifs.

Il est prévu une réorganisation du dispositif militaire français en Afrique autour des 3 bases permanentes du Sénégal, du Gabon et de Djibouti. Depuis 1996, à travers le programme de « Renforcement des Capacités Africaines de Maintien de la Paix » (RECAMP) destiné à former une force africaine d’intervention, l’objectif de la France est de mutualiser sa présence militaire sur le continent africain, tout en cherchant à « européaniser » celle-ci dans le cadre de la « Politique Etrangère de Sécurité Commune » de l’UE (PESC).

4) Politique culturelle de la France en Afrique :

- Objectifs : consolider la francophonie, for mer un ensemble linguistique et politique fort, par opposition au bloc Commonwealth. Le modèle scolaire est bien souvent, dans l’Afrique francophone, modelé sur la base du système français. L’exode des cerveaux est massif : près de 1/3 des diplômés africains quittent leur pays ; une part importante d’entre eux gagne la France.
-Par ailleurs, les projets Internet qui contribuent à améliorer la place du français dans le cyberespace, peuvent bénéficier d’un financement de l’Organisation à travers les fonds des inforoutes. C’est dans ce cadre que différents sites Internet ont pu voir le jour en Afrique.
-EX : réseau REFER qui permet la connexion de nombreuses universités africaines au réseau mondial avec la possibilité pour les enseignants et étudiants du Sud d’avoir accès à Internet à un moindre coût, parfois gratuitement. Cet aspect de vulgarisation du français sur Internet participe au développement des pays africains où les projets sont initiés, car au-delà de la dimension culturelle, il y a une action concrète pour promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies en Afrique.

La francophonie en Afrique

La francophonie est plus efficace sur le terrain que certaines OI :
Ex : - Avec les réseaux centres locaux d’actions culturelles, les lieux de lecture, d’expression, de diffusion, des programmes en matière de maîtrise de l’énergie, avec TV5 .
La francophonie en Afrique représente presque 40 millions de francophones, dont 34 % en Afrique équatoriale de l'ouest, 29 % en Afrique tropicale, 25 % en Afrique équatoriale de l'est, et enfin 14 % en Afrique sahélienne.Dans l'océan Indien, le taux global de francophones est de 23 %, pour une population totale de 18,4 millions de personnes.
Le continent Africain détient après l’Europe le nombre le plus important de francophones (11% par rapport à sa population globale).
En Afrique Subsaharienne, les 3 pays qui regroupent le plus grand nombre de francophones sont : la Côte d’Ivoire, le Cameroun et la RDC. En % de population, le Gabon est le premier avec 80% de sa population francophone.

Conclusion :

La politique africaine de la France connaît quelques évolutions qui se sont accentuées durant les années 1999 et 2000, à deux égards. D’abord la France s’intéresse à plus de pays hors du champ classique (strictement francophone) avec l’établissement d’une nouvelle catégorisation. Ensuite la France prône plus des relations multilatérales que bilatérales.
Par ailleurs, la France considère l’Union Européenne comme le nouveau lien de concrétisation de ses initiatives propres en Afrique. On irait donc vers une Européanisation des relations France- Afrique qui deviendraient un partenariat à 3 : France- Afrique- Union Européen

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour / bonsoir a tous,

Ces relations Afrique-France, France-Afrique,voir Francafrique sont de toutes les facons amenees a changer, par la force des choses.

En effet trop d'evenements amenent cette cooperation, si le mot coopeartion est toutefois adapte aux rapports entre la France et l'Afrique.

Trop d'erreurs ont ete commises des deux cotes, et il est (grand) temps de les reparer, quitte a ce que ca fasse mal, car lorsque le patient est malade il faut le soigner, ce n'est pas la peine de chercher a lui donner des calmants, car ces calmants ne le calment justement plus.

Je dirai pour etre court, qu'on ne peut pas dire cooperer lorsque les bases meme de cette cooperation sont fausses, et que l'ecart se creuse sans cesse. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on parle de degradation des termes de l'echange. Tous les mecanismes mis en place depuis les annees 70 (la encore pour prendre une periode relativement recente) ont echoue: SYSMIN, STABEX, les conventions de Yaounde et de Lome (dans le cadre UE/A.C.P.), lesquels mecanismes etaient pourtant presentes comme les solutions viables. Le resultat?? Un continent qui ne represente rien, ni economiquement, ni politiquement, a part ceux qui arrivent a se faire entendre, comme Khadafi. Un continent qui continue de s'appauvrir dans tous les sens...

Je dis bien que cela est LE RESULTAT DE MULTIPLES ERREURS COMMISES DE CHAQUE COTE.

Le pire est que ca continue...

En tous les cas bon courage aux promos actuelle et futures du Master.

P.B. MBAKAM NITCHEU - Promo 1999/2000

Anonyme a dit…

je dois en convenir pour toutes personnes averties des relations France-Afrique et non Françafrique dont le sens serait galvaudé dans l'optique d'une analyse objective; qu'elles doivent être redefinies.

Aujourd'hui, l'Afrique est un Continent qui prend conscience de son "Avenir" et de sa capacité de s'affranchir du complexe colonial et de rompre le cordon ombilical avec un passé que symbolise ces dirigeants compradors.

Une nouvelle coopération s'impose avec l'emergence des nouvelles puissances sur la scène internationale et un regain des enjeux sur le Continent.

Faire l'éloge de Khadafi en est une chose, mais définir une politique pour une Afrique prospère et viable demeure un travail de longue haleine.

Une petite citation de Benjamin CONSTANT pour résumer mon propos, que je cite" le gouvernement est stationnaire, l'espèce humaine est progressive. Il faut que la puissance du gouvernement contrarie le moins qu'il est possible la marche de l'espèce humaine.