mercredi 19 décembre 2007

Des nouvelles de la promotion Orhan Pamuk

Présentation de la promotion, agenda des manifestations organisées par ACADEMIE, portrait d'anciens étudiants du Master Carrières Internationales, comptes rendus des conférences, retrouvez toutes ces informations sur la Lettre d'information. A consulter sans modération!


mercredi 5 décembre 2007

Mobilisation au profit d'Unicef


A l'approche des fêtes de fin d'année, les étudiants du Master Carrières Internationales animent un stand de vente de cartes de voeux et de produits Unicef. Le produit net de la vente servira à financer les programmes de l'Unicef.



Rendez-vous donc le jeudi 6 décembre, de 9h à 10h et de 13h à 17h, ainsi que le mardi 11 décembre, de 9h à 16h30, au Pôle tertiaire et sur le site Gergovia de l'Université d'Auvergne.

lundi 3 décembre 2007

Les relations France-Afrique

LES RELATIONS FRANCE AFRIQUE :

La France occupe, de par son histoire, un rôle de puissance régionale en Afrique. Dans la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique Subsaharienne dominent des préoccupations culturelles, géopolitiques et humanitaires avec certains intérêts économiques, miniers, pétroliers ou de soutien de firmes recherchant des niches.
1) Les investissements français en Afrique


-Selon le Ministère des Finances et de l’Industrie, pour l’année 2006 les échanges avec l’Afrique représentaient environ 5% des échanges internationaux de la France. La présence économique hexagonale en Afrique se résume autour d’une vingtaine de groupes moyens et grands. Parmi eux : Bouygues et Vinci (construction), CFAO (distribution spécialisée), Rougier (bois), Total (hydrocarbures), Castel (bière), Dagris (coton), la Compagnie fruitière, Bolloré et CMA-CGM (logistique et transport), Veolia (eau), Accor (hôtellerie), Air France, BNP Paribas, Société générale (banque)...
-L’implantation des entreprises françaises en Afrique se porte vers les bordures méditerranéenne, méridionale et orientale du continent, au détriment de l’Afrique de l’Ouest et centrale, plus pauvre, plus instable et moins peuplée. Dans certains pays, comme en Centrafrique, le retrait hexagonal est très marqué.
-L’Afrique détient, avec quelques 110 milliards de barils, 9,4 % des réserves pétrolières mondiales. Total, l’héritier d’Elf, lui-même réalise plus de la moitié de sa production quotidienne continentale – 813 000 barils équivalent pétrole (gaz compris), 30 % de son total mondial – au Nigeria et en Angola. Restant le premier opérateur international privé du continent, il se voit ainsi concurrencé par les Etats-Unis en Afrique francophone, comme au Tchad, et dans les nouveaux pays producteurs, comme en Guinée-équatoriale.
Au Cameroun, au Congo Brazzaville et au Gabon, le bois fait la fortune de Bolloré et de Rougier.
Au Niger, l’uranium est exploité par la Cogema, assurant plus de 50% de l’approvisionnement des centrales françaises.
Fait l’affaire également le commerce du diamant en Centrafrique, du gaz en Algérie, des phosphates au Togo et au Maroc.
Quant à Bouygues, il a réalisé 1,2 milliards de chiffres d’affaires en Afrique.
L’ex-Compagnie française d’Afrique occidentale devenue CFAO, rachetée par le groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR), a réalisé plus de 2 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2005, dont les trois quarts sur le continent africain où l’enseigne, leader dans la distribution automobile et pharmaceutique, est présente dans 36 pays à travers 127 filiales.
Le commerce des armes entre 1996 et 2003 est assez lucratif : l’exportation des armes de la France en Afrique a représenté 30 milliards d’euros (Dassault, Lagardère).

Il est cependant étonnant de voir le retrait des entreprises françaises dans des secteurs longtemps dominés, comme l’exploitation de l’eau ou le bois. Ceci se caractérise par le mouvement général de retrait des sociétés multinationales issues des pays en développement, au profit de l’Europe, des Etats-Unis et des grands pays émergents l’Asie, l’Inde et la Chine.

2) Aide Publique au développement

-Objectifs : Susciter la croissance et réduire la pauvreté dans les pays concernés et ainsi, atteindre les objectifs du millénaire pour le développement à l’horizon 2015.
-Le programme (solidarité à l’égard des pays en développement) mise en œuvre par le ministère des affaires étrangères, comprend des crédits de coopération bilatérale (dans les domaines culturel, scientifique, universitaire, de lutte contre la pauvreté et de gouvernance).
Une priorité est donnée à l’Afrique par le soutien dans la mise en œuvre d’une politique régionale par le biais du NEPAD.
-L’Afrique du nord reste un partenaire privilégié de la France dans le cadre du partenariat euroméditerrannée. L’aide française au Maroc pour la période 2007-2009 passera de 300 à 460 millions d’euros.

-Le programme « codéveloppement », mis en œuvre par le ministère de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement resserre les liens entre l’aide au développement et le contrôle des flux migratoires.
-Deux accords bilatéraux de codéveloppement et de gestion des flux migratoires ont été signés, respectivement, le 23 septembre 2006 avec le Sénégal, et le 5 juillet dernier avec le Gabon, tandis que des négociations vont s’ouvrir prochainement avec la République du Congo et le Bénin.
Notant qu’un décret du 21 juillet 2007, indique la création d’un compte épargne codéveloppement permettant aux étrangers présents en France d’investir dans leurs pays d’origine tout en bénéficiant des exonérations fiscales.

Principales orientations pour 2008

D’après le ministère des affaires étrangères, la politique d’aide au développement doit être plus stratégique, plus efficace et plus lisible. Elle doit chercher à atteindre des résultats concrets et visibles :
1) concentration des priorités sectorielles en Afrique comme la santé, l’éducation et la formation, et le développement durable ;
2) définir l’aide au développement en tenant compte du respect de la démocratie, de la règle de droit ainsi que la lutte contre la corruption, et privilégier l’aide aux projets concrets, visibles sur le terrain et directement utiles aux hommes et aux femmes qui vivent dans les territoires.
Dans ce cadre les moyens consacrés à l’aide bilatérale en Afrique demeurent importants : 85 millions d’euros pour les bourses, 335 millions d’euros pour l’aide projet.



3) La présence militaire française en Afrique

- 3 bases permanentes (« Forces françaises de présence ») : à Djibouti (3000 hommes), au Sénégal (1100) et au Gabon (750).
- différentes OPEX (« Opérations extérieures ») : les 2 principales (qu’on a tendance à considérer comme des forces de présence permanente) sont :- l’opération Licorne en Côte d’Ivoire (2400)
- l’opération Epervier au Tchad (1100)
Egalement : l’opération Aramis au Cameroun (50) ; l’opération Corymbe dans le Golfe de Guinée (100) ; l’opération Boali en Centrafrique (400).

-Accords militaires bilatéraux :
-accords de défense avec 6 pays africains : Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal et Togo.
-accords de coopération militaire (« Assistance technique militaire » ou ATM) avec beaucoup d’autres : Algérie, Bénin, Burundi, Centrafrique, Comores, Congo, Egypte, Guinée, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mali, Maroc Mauritanie, Niger, Rwanda, Tanzanie, Tchad, Togo, notamment à travers un réseau de 14 « Ecoles nationales à vocation régionale » (ENVR), et à travers des « Missions de coopération militaire et de défense » (MCMD) présentes dans chaque ambassade et des « Services de coopération technique internationale de police » (SCTIP).

-Présence française également dans le cadre de missions sous mandats internationaux :
-ONU (ONUCI en côte d’Ivoire, MONUC en RDC, MINUEE en Ethiopie et Erythrée).
-UE (AMIS au Soudan, EUSEC et EUPOL en matière de sécurité et de police en RDC, bientôt EUFOR Tchad/RCA, autorisé par la résolution 1778 du Conseil de Sécurité de l’ONU le 25 septembre 2007.
A noter que la France assumait la fonction de « nation cadre », parmi 18 nations participantes, lors de la première mission de maintien de la paix autonome de l’UE, sans utiliser les moyens de l’OTAN (opération Artémis en RDC en 2003) et fournissait 80% des effectifs.

Il est prévu une réorganisation du dispositif militaire français en Afrique autour des 3 bases permanentes du Sénégal, du Gabon et de Djibouti. Depuis 1996, à travers le programme de « Renforcement des Capacités Africaines de Maintien de la Paix » (RECAMP) destiné à former une force africaine d’intervention, l’objectif de la France est de mutualiser sa présence militaire sur le continent africain, tout en cherchant à « européaniser » celle-ci dans le cadre de la « Politique Etrangère de Sécurité Commune » de l’UE (PESC).

4) Politique culturelle de la France en Afrique :

- Objectifs : consolider la francophonie, for mer un ensemble linguistique et politique fort, par opposition au bloc Commonwealth. Le modèle scolaire est bien souvent, dans l’Afrique francophone, modelé sur la base du système français. L’exode des cerveaux est massif : près de 1/3 des diplômés africains quittent leur pays ; une part importante d’entre eux gagne la France.
-Par ailleurs, les projets Internet qui contribuent à améliorer la place du français dans le cyberespace, peuvent bénéficier d’un financement de l’Organisation à travers les fonds des inforoutes. C’est dans ce cadre que différents sites Internet ont pu voir le jour en Afrique.
-EX : réseau REFER qui permet la connexion de nombreuses universités africaines au réseau mondial avec la possibilité pour les enseignants et étudiants du Sud d’avoir accès à Internet à un moindre coût, parfois gratuitement. Cet aspect de vulgarisation du français sur Internet participe au développement des pays africains où les projets sont initiés, car au-delà de la dimension culturelle, il y a une action concrète pour promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies en Afrique.

La francophonie en Afrique

La francophonie est plus efficace sur le terrain que certaines OI :
Ex : - Avec les réseaux centres locaux d’actions culturelles, les lieux de lecture, d’expression, de diffusion, des programmes en matière de maîtrise de l’énergie, avec TV5 .
La francophonie en Afrique représente presque 40 millions de francophones, dont 34 % en Afrique équatoriale de l'ouest, 29 % en Afrique tropicale, 25 % en Afrique équatoriale de l'est, et enfin 14 % en Afrique sahélienne.Dans l'océan Indien, le taux global de francophones est de 23 %, pour une population totale de 18,4 millions de personnes.
Le continent Africain détient après l’Europe le nombre le plus important de francophones (11% par rapport à sa population globale).
En Afrique Subsaharienne, les 3 pays qui regroupent le plus grand nombre de francophones sont : la Côte d’Ivoire, le Cameroun et la RDC. En % de population, le Gabon est le premier avec 80% de sa population francophone.

Conclusion :

La politique africaine de la France connaît quelques évolutions qui se sont accentuées durant les années 1999 et 2000, à deux égards. D’abord la France s’intéresse à plus de pays hors du champ classique (strictement francophone) avec l’établissement d’une nouvelle catégorisation. Ensuite la France prône plus des relations multilatérales que bilatérales.
Par ailleurs, la France considère l’Union Européenne comme le nouveau lien de concrétisation de ses initiatives propres en Afrique. On irait donc vers une Européanisation des relations France- Afrique qui deviendraient un partenariat à 3 : France- Afrique- Union Européen

samedi 1 décembre 2007

Les relations euro-américaines sous George W. Bush

I- Les relations économiques et commerciales transatlantiques :

Une interdépendance commerciale très forte : les EU et l’UE sont l’un pour l’autre les principaux partenaires commerciaux, et ils entretiennent ensemble la relation bilatérale la plus importante en matière d’investissements. Ils représentent pour l’un et l’autre la source et la destination la plus importante d’Investissements directs à l’Etranger (IDE).

Si les différends commerciaux entre les EU et l’Europe pouvaient apparaitre comme les points de divergence fondamentaux avant le 11 septembre et la guerre en Irak, les relations économiques et commerciales sont aujourd'hui généralement présentées comme le facteur premier de stabilité dans les relations transatlantiques. De fait, les échanges commerciaux sont considérables : 1,7 milliards d’euros échangés de part et d’autre de l’Atlantique chaque jour, ce qui représente 40% des échanges mondiaux. Tandem euro-américain qui reste le moteur de l’activité économique mondiale.

Relation dynamique qui croit : + 8.9% dans les échanges de marchandises en 2006 : malgré les difficultés politiques, les liens économiques tendent à se renforcer.

4 grands différends commerciaux portés devant l’Organe de Règlement des Différends de l’OMC :

Commerce aéronautique

Différend opposant depuis 2004 les Etats-Unis à l'UE sur le sujet du soutien apporté par les gouvernements concernés à Airbus et Boeing : accusations mutuelles de concurrence déloyale sur les marchés publics, par des subventions apportées par les gouvernements aux deux compagnies : dossier en cours de règlement à l’ORD.

OGM

Plainte des EU contre l’UE : les EU, producteurs d’OGM, voient le moratoire décidé par l’UE en 1999 comme une concurrence déloyale : l’OMC a demandé la levée du moratoire, mais l’UE reste divisée sur la question : mesures de rétorsion de la part des EU fort probables si la Commission continue à autoriser l’interdiction par les Etats membres.

Acier

Après l'annonce le 5 mars par les Etats-Unis de la taxation de 8 à 30% pour trois ans sur certaines importations d'acier, l'Union européenne porte plainte le 7 mars devant l'OMC. Surtaxes condamnées par l’OMC en novembre 2003, et retirées par les EU.

Bœuf aux hormones

En juillet 1999, clôturant le différend qui oppose les États-Unis et l'Union européenne sur le bœuf aux hormones depuis 1996, l'Organe de règlement des différends (ORD) rend un jugement ne retenant pas le principe de précaution invoqué par l'Union européenne et autorise les États-Unis à taxer des produits européens, pour un montant de 116,8 millions de dollars par an.

Une relation économique institutionnalisée : sommets annuels UE/USA. Le dernier s’est tenu en Avril à Washington. A cette occasion, fut lancé le Plan d’Intégration Transatlantique, impulsé par l’Allemagne, dont le but est de réduire les barrières non tarifaires entre les deux partenaires. L’objectif de parvenir à un « marché transatlantique libre d’entraves à l’horizon 2015 » a été réitéré. Pour y contribuer, création d’un Conseil Economique Transatlantique.

Malgré le grand retentissement médiatique des différends commerciaux, ceux-ci ne représentent selon la Commission que 2% du volume total des échanges. Les accords conclus, bien que plus discrets, sont aussi plus nombreux. 1 exemple : accord « ciel ouvert » signé en 2007 qui instaure la libéralisation du trafic aérien, et qui devrait provoquer à partir de 2008 un boom du trafic aérien transatlantique. On a donc un mouvement de libéralisation croissante entre les 2 partenaires qui doit être confirmé lors du prochain sommet UE/EU, qui aura lieu pendant la présidence française de l’UE.

La question monétaire : la baisse du dollar pénalise les exportations européennes, et la France, rejointe récemment par l’Allemagne, commence à argumenter en faveur d’une baisse des taux directeurs de la BCE, afin de concurrencer les exportations américaines : domaine ou s’expriment certaines rivalités.

II- Les relations diplomatiques et militaires

Les relations instables entre l’UE et l’OTAN :

Le projet consistant à développer une politique européenne de la sécurité et de défense (PESD) fut lancé en 1999 en tant que composante distincte de la PESC de l’UE. L’objectif central de la PESD est de renforcer la capacité de l’UE à agir sur le plan externe à travers le développement de ses capacités civiles et militaires en matière de prévention de conflits internationaux et de gestion des crises.

Mais cette PESD, vis-à-vis de l’OTAN, pose un problème. Les EU peuvent-ils accepter une Europe de la défense autonome vis-à-vis de l’OTAN, qu’ils cherchent à imposer comme le cadre incontournable en matière de sécurité collective ?

La position américaine consiste à accorder une certaine autonomie décisionnelle pour une Europe de la Défense, tout en cherchant à subordonner toute intervention à l’utilisation des moyens militaires de l’OTAN. Ex de l’opération Concordia en 2003, opération de stabilisation de l’ouest de la Macédoine menée par l’UE avec les moyens de l’OTAN.

Pour l’administration Bush, l’opinion sur le développement de la PESD est que l’OTAN doit avoir le droit du premier refus sur toute mission que l’UE souhaiterait entreprendre.

Pour l’Europe, le but de la PESD n’est pas de remplacer l’OTAN, mais bien de compléter et consolider l’alliance avec les EU : les 2 organisations n’entrent pas en concurrence mais se complètent.

La coopération militaire :

Afghanistan, Octobre 2001 : guerre engagée autour d’un consensus entre européens et américains. Le 28 septembre 2001, le CSNU adoptait à l’unanimité une résolution (1373) sur la lutte globale contre le terrorisme dans laquelle était affirmée l’autorisation donnée aux EU de riposter à l’attaque subie le 11 septembre. Ils furent soutenus par 17 pays européens, dont certains ont participé à l’effort de guerre par le déploiement de troupes dans le cadre de l’OTAN : France (2000 hommes), Allemagne (2200), Italie (2000), Croatie, Pays Bas, Suède, etc.

Irak, 2003 : opposition dans les relations euro-américaines : l’intervention américaine en Iraq a opposé et divisé les européens entre eux. Axe franco-allemand (+Russie) qui pensait que tous les moyens pacifiques n’avaient pas été exploités afin d’éviter la guerre, contre « groupe de Vilnius », majoritaire, soutenant la stratégie américaine en Irak (Europe de l’est, G.B, Italie, Portugal, Espagne, Danemark). Crise importante entre la « Vieille Europe » (expression de Rumsfeld pour qualifier l’axe franco-allemand) et les Etats-Unis. C. Rice parle de « punir la France et ignorer l’Allemagne », campagne de « french bashing » aux EU.

On remarque un certain assouplissement de la politique étrangère américaine vis-à-vis de l’Europe à partir du deuxième mandat de G.W.Bush en 2004. Le changement rhétorique est important : C. Rice affirme la nécessité d’un lien transatlantique renouvelé, Bush devient le premier président américain à se rendre au siège de l’UE à Bruxelles en 2005. Les EU tout comme l’UE semblent se rendre compte qu’ils ont besoin l’un de l’autre pour faire face à toute une série de défis communs, et décident de s’engager dans une plus grande coopération sur un certain nombre de sujets brulants :

Les convergences diplomatiques euro-américaines :

Iran : Des 2001 les EU placent l’Iran dans l’« axe du mal » en n’excluant pas une intervention militaire préventive contre toute tentative iranienne de mener un programme nucléaire militaire. Depuis 2003 la Troïka UE-3 (France, Grande Bretagne, Allemagne) acceptent le programme nucléaire civil iranien mais Téhéran rejette très tôt le protocole d’accord avec les européens. En 2005, après la victoire de l’ultra conservateur Ahmadinejad, Javier Solana rappelle l’importance que l’UE attache aux reformes politiques et économiques de l’Iran et les progrès dans les domaines tels que les droits de l’homme, la non prolifération et la lutte contre le terrorisme. En 2006 la Troïka transfère le dossier iranien au Conseil de Sécurité, et est rejointe par les EU, la Chine et la Russie pour mener à bien les négociations. Cependant les européens ont récemment cessé de privilégier l’option diplomatique, notamment avec le changement de doctrine en France, et ont adopté une position ferme en faveur d’une nouvelle série de sanctions ; les opinions publiques, aussi bien américaine qu’européenne, restent opposées à une intervention militaire préventive.

Kosovo : Bruxelles et Washington approuvent le plan Ahtisaari concernant l’indépendance de la province mais celle-ci ne sera soutenue que s’il ya résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU. Cela semble impossible pour le moment étant donnée la position russe, qui menace d’utiliser son droit de veto.

Défense de valeurs commues : démocratie, paix, stabilité : 2 exemples
Birmanie : Il existe une politique multilatérale de sanction entre UE et EU contre Myanmar pour le respect des droits de l’homme. A la suite d’une attaque en mai 2003 contre la ligue nationale pour la démocratie (NLD), l’UE décide l’interdiction de visas aux militaires et hommes d’affaires birmans, tandis que les EU adoptent des sanctions plus préjudiciables pour l’économie birmane en adoptant la Burmese freedom and democratic act. Entre octobre et septembre 2007, à la suite des répressions birmanes contre les manifestations des moines bouddhistes, les EU et l’UE se joignent encore dans des négociations multilatérales au sein de l’ONU, mais Myanmar refuse toute ingérence occidentale sous l’instrumentalisation de l’ONU.
Darfour : En 2006 l’UA transmet la question du Darfour à l’ONU. Les EU, après avoir dénoncé l’existence d’un génocide dans la région, réclament des sanctions du Conseil de sécurité. Des sanctions contre le gouvernement soudanais sont alors décidées tandis que le Soudan refuse tout envoi de casques bleus comme le demandent les résolutions américaines. En 2007 résolution française acceptée a l’unanimité au CSNU pour l’envoie d’une force mixte ONU-UE.

Conflit israélo palestinien : politique de soutien inconditionnel à Israël, avec utilisation du veto au CSNU pendant 7 ans. L’UE quant à elle a maintenu une position en faveur du respect du droit international par Israël : la CIJ condamne l’édification d’un mur par Israël sur le territoire palestinien occupé (avis du 9 juillet 2004). L’UE a également condamné l’intervention militaire israélienne en territoire libanais pendant l’été 2006. Toutefois, EU et UE rapprochent leurs positions : position commune pour le droit des palestiniens à un Etat viable, et le droit pour les Israéliens à la sécurité. Cette position est celle mise en avant par les EU et l’UE à la Conférence d’Annapolis qui se tient en se moment même aux EU.

Les divergences diplomatiques :

Kyoto : Les Etats Unis refusent toujours de signer le Protocole de Kyoto, malgré la campagne active de l’UE en faveur de celui-ci. Toutefois, sous la pression internationale, en septembre 2007, Bush a proposé aux nations les plus pollueuses du monde de se retrouver cet automne "pour fixer un objectif de réduction à long terme des gaz à effet de serre".

Cour Pénale Internationale : dès son élection en 2000, Bush retire la signature de Clinton au Statut de Rome de 1998. La position américaine consiste à refuser catégoriquement qu’un citoyen américain puisse être traduit devant la CPI. Ils mènent pour cela une campagne active pour la signature d’accords d’immunités. L’UE quant à elle a adopté en 2001 une position commune soutenant le Statut de Rome et appelant à sa ratification par tous les Etats.

Défense des Libertés Civiles : critiques européennes sur la façon dont est menée la guerre contre le terrorisme : Guantanamo, Abu Grahib, prisons secrètes de la CIA.

Réforme de l’ONU : Les EU ont adopté une position en faveur d’un siège permanent unique pour l’UE au CSNU. Cette position se heurte évidemment à l’opposition de la France et de la Grande Bretagne qui ne veulent pas abandonner leur siège individuel.

On observe donc un certain « partage des tâches » entre l’Union Européenne et les Etats Unis. L’administration Bush prend conscience qu’elle ne peut faire face unilatéralement aux nombreux défis contemporains, qui réclament pour la plupart des réponses concertées. Si certains sujets de discorde demeurent, les nouveaux gouvernements européens, dont la tendance est plus atlantiste que celle de leurs prédécesseurs, ainsi que la perspective d’un changement d’administration à Washington dans l’année qui vient, confirment les perspectives de renforcement d’une relation qui se veut déjà solide et indispensable, aussi bien pour l’UE que pour les EU.